Le Real Madrid : Une Histoire de Stars et d’Entraîneurs
Lorsque l’on évoque le Real Madrid, il est courant de célébrer les joueurs plutôt que les entraîneurs, mettant ainsi l’accent sur le génie individuel plutôt que sur des idées tactiques élaborées sur le terrain d’entraînement. Cette tendance est profondément ancrée et remonte aux années 1950, époque durant laquelle le président du club, Santiago Bernabeu, a recruté les meilleurs talents, tels qu’Alfredo Di Stefano, Ferenc Puskas et Raymond Kopa. Cela a marqué le début de la première époque dorée du club, avec Madrid remportant cinq Coupes d’Europe consécutives entre 1956 et 1960.
Une Stratégie Ancrée dans le Temps
Ce même mantra perdure aujourd’hui, notamment avec la stratégie de l’actuel président, Florentino Perez, qui affirme suivre les traces de Bernabeu. Cependant, ce n’est pas un thème constant, car il y a eu des périodes de contraste, avec des entraîneurs cherchant à s’opposer à cette tendance. La nomination de Xabi Alonso comme remplaçant de Carlo Ancelotti en est un exemple. Son approche différente a déjà été mise en lumière lors de la Coupe du Monde des Clubs, où Madrid a atteint les demi-finales avant d’être éliminé par le Paris Saint-Germain sur un score de 4-0.
« Les sept dernières Coupes d’Europe ont été remportées avec Vicente del Bosque, Zinedine Zidane et Carlo Ancelotti, qui ne sont pas particulièrement des entraîneurs tactiques, » déclare Jorge Valdano, ancien attaquant du club.
La préférence du Real Madrid pour les individus plutôt que pour les tactiques se reflète dans l’examen de ses entraîneurs les plus réussis. Valdano souligne que pour Zidane, la relation entre les grands joueurs était primordiale, car une atmosphère de communion entre tous générerait la compétitivité que chaque entraîneur recherche.
Le Rôle des Entraîneurs et des Dirigeants
Historiquement, les directeurs de Madrid, et surtout ses présidents, ont joué un rôle clé dans les décisions sportives du club. Leur argument est que les entraîneurs vont et viennent, tandis que ces dirigeants peuvent fournir un projet stable à long terme. Cependant, cela a pour conséquence que les entraîneurs ont moins de marge de manœuvre pour prendre des décisions que dans d’autres clubs.
Fabio Capello, lors de son passage au club, a tenté d’instaurer un style de jeu différent, en mettant l’accent sur l’équilibre collectif. « Il était important d’avoir un style de jeu différent, » raconte Capello. Son approche a aidé Madrid à remporter La Liga pour la première fois en quatre ans, bien qu’ils aient été éliminés à la fois de la Ligue des champions et de la Copa del Rey.
« Nous devons toujours chercher des personnes qui peuvent nous donner plus que de simples résultats, » a déclaré Predrag Mijatovic, directeur sportif de l’époque.
Xabi Alonso : Un Nouveau Cycle
Alonso a mis en œuvre une approche différente depuis son arrivée avant la Coupe du Monde des Clubs. Dans une interview, il a déclaré qu’il avait écouté Ancelotti et souligné aux joueurs qu’ils devaient faire un effort pour défendre et travailler de manière égale. Cependant, une source proche d’un joueur s’est demandé si une telle intensité serait durable à long terme.
Les méthodes exigeantes de José Mourinho avaient déjà conduit à des tensions dans le vestiaire, et Alonso devra naviguer dans un environnement similaire. Le conseil d’administration du club a décrit son arrivée comme un « changement de cycle », et Alonso a promis de transmettre énergie et émotion.
« Alors que le football devient de plus en plus tactique, nous sommes arrivés à ce Real Madrid où Xabi Alonso est un entraîneur avec des idées très, très claires, » déclare Valdano.
Les signes semblaient prometteurs avant la déroute en demi-finale contre le PSG. Madrid a besoin que le projet fonctionne après avoir terminé une saison sans trophées majeurs pour la première fois en quatre ans. Mais que l’approche d’Alonso le mène à rejoindre Zidane, Ancelotti et compagnie sur la liste des grands entraîneurs de Madrid — ou à suivre le chemin de Mourinho ou Benitez — reste à voir.