Pep Guardiola s’exprime sur la souffrance à Gaza
L’entraîneur de Manchester City, Pep Guardiola, a prononcé un discours émouvant sur la souffrance à Gaza après avoir reçu un doctorat honorifique de l’Université de Manchester, lundi. L’Espagnol a été récompensé pour sa contribution à la ville durant ses neuf années à l’Etihad et a choisi d’utiliser sa plateforme pour mettre en lumière les bombardements continus que subit la région par Israël.
Gaza est soumise à un blocus de près de deux décennies, mais Israël a déclaré la guerre au Hamas après l’attaque du groupe le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort d’environ 1 195 personnes et la prise de près de 250 otages, selon des responsables israéliens cités par le New York Times. D’après les autorités de Gaza, relayées par le NYT, plus de 56 000 personnes ont perdu la vie dans l’enclave depuis octobre 2023. Après avoir accepté un cessez-le-feu temporaire en janvier, ouvrant la voie à un potentiel accord permanent de paix, Israël a rompu cet accord en mars, selon le NYT.
Les combats et les bombardements ont repris à Gaza, qui comptait 2,2 millions de Palestiniens avant le début des violences. Plus de 4 000 Palestiniens ont été tués dans l’enclave depuis la fin du cessez-le-feu, selon le ministère de la Santé de Gaza d’après le NYT.
« C’est si douloureux, ce que nous voyons à Gaza. Tout mon corps me fait mal », a déclaré Guardiola. « Laissez-moi être clair : il ne s’agit pas d’idéologie. Il ne s’agit pas de savoir qui a raison ou tort. Il s’agit juste de l’amour de la vie, de prendre soin de son voisin. Peut-on vraiment voir des enfants de quatre ans être tués par une bombe ou mourir à l’hôpital – qui n’est plus un hôpital – et penser que cela ne nous concerne pas ? Oui, on peut croire cela. Ce n’est pas notre affaire. Mais attention ! Le prochain enfant pourrait être le nôtre. Mes enfants, Maria, Marius et Valentina, je les vois chaque matin depuis que ce cauchemar a commencé à Gaza, et cela me terrifie. »
Dans ce conflit complexe et ancien, Guardiola a appelé chacun à se manifester face à la souffrance. « Peut-être que cette image paraît éloignée de notre réalité actuelle, et vous pourriez vous demander ce que nous pouvons faire », a-t-il ajouté.
« Il y a une histoire que je considère. Une forêt est en feu. Tous les animaux vivent dans la peur et l’impuissance. Mais un petit oiseau va et vient vers la mer, portant des gouttes d’eau dans son petit bec. Un serpent rit et lui demande : ‘Pourquoi fais-tu cela, frère ? Tu ne pourras jamais éteindre le feu.’ Le pauvre oiseau répond : ‘Oui, je le sais.’ ‘Alors pourquoi continues-tu ?’ insiste le serpent. ‘Je fais juste ma part’, conclut l’oiseau. Il sait qu’il ne pourra pas éteindre le feu, mais il refuse de rester inactif. Dans un monde qui nous dit souvent que nous sommes trop petits pour faire une différence, cette histoire me rappelle que le pouvoir d’un individu repose sur le choix de se lever, de refuser de se taire ou de rester immobile quand cela compte le plus. »
Guardiola a par ailleurs exprimé son avis sur d’autres enjeux mondiaux, comme le racisme. En 2017, il avait également appelé à un référendum sur l’indépendance de la Catalogne auprès du gouvernement espagnol, ce qui lui a valu une amende de la Football Association anglaise pour avoir porté un ruban jaune en soutien aux dirigeants catalans emprisonnés.
