Ousmane Dembélé : le talent exceptionnel du PSG et sa passion pour le football

Contrôle avec l’intérieur du pied gauche, contrôle avec l’intérieur du pied droit, contrôle avec la cuisse gauche, cette fois le ballon arrivant un peu plus haut. Toucher à droite, le ballon se heurtant au mur et rebondissant vers lui à travers les flaques, l’eau giclant autour de lui. La pluie tombant à torrents, son survêtement trempé collant à sa peau. Le bruit du ballon frappant le mur résonne à travers la place. Encore et encore : pied droit, pied gauche, pied droit, pied gauche. Ousmane Dembélé est encore un enfant, mais il est déjà obsédé par le football.

Si ses amis sont là, il joue avec eux : des matchs âprement disputés sur le béton nu de son quartier, un arbre ou quelques sacs à dos servant de buts. S’ils ne sont pas là, ou s’ils sont découragés par la météo, il vient ici, sur un terrain de jeux à deux pas du grand immeuble d’appartements qu’il appelle chez lui. Il frappe son ballon de football contre le côté d’un petit bâtiment en briques rouges avec un toit en tuiles de couleur terracotta. C’est un passe-temps facile et insouciant, mais même à cet âge, il sait que cela fera de lui un meilleur footballeur ; chaque touche et chaque tir renforçant son lien avec le ballon et aiguisant sa mémoire musculaire.

« Le jeune gringalet se trouve au début d’un voyage qui, tour à tour, fera de lui l’un des joueurs de football les plus prometteurs, mais aussi l’un des plus malchanceux, l’un des plus frustrants et finalement l’un des plus célébrés au monde. »

À Rennes puis au Borussia Dortmund, il incarne le potentiel footballistique : un tourbillon de feintes et de dribbles légers, un large sourire constamment étiré sur son visage, une traînée d’adversaires confus derrière lui. À Barcelone, après un transfert record de 135 millions d’euros, les choses se compliquent : blessures, reproches récurrents concernant son respect des horaires et son professionnalisme, la peur que son potentiel ne soit jamais vraiment réalisé. Mais les planètes se sont alignées au Paris Saint-Germain, où sa transformation soudaine en buteur prolifique lui permet d’aborder la finale de la Ligue des Champions de samedi contre l’Inter à Munich avec des attentes plus élevées que celles de n’importe quel autre joueur. Si le PSG l’emporte, le Ballon d’Or pourrait bien lui revenir.

Le début du parcours

Alors qu’il se tient à l’orée d’une gloire déterminante pour sa carrière, voici son parcours jusqu’à présent. Selon Moustapha Diatta, il avait cinq ans lorsqu’il rencontra Dembélé, qui avait un an de plus. Les mères des deux garçons étaient de proches amies et leurs familles vivaient dans le même immeuble à La Madeleine, un quartier défavorisé de la ville d’Évreux, située à 60 miles à l’ouest de Paris.

« Les journées tournaient souvent autour du football », raconte Diatta. « Nous organisions des matchs avec des amis au pied de notre immeuble ou nous défiions une équipe d’un autre quartier à une rencontre. »

« Ousmane avait toujours un ballon avec lui, et il avait un don. Il pouvait déjà tirer des deux pieds, et son dribble était instinctif. Les résultats étaient assez incroyables. » Enfant des années 2000, né en mai 1997, Dembélé a grandi en idolâtrant des joueurs tels que David Beckham, Steven Gerrard et Lionel Messi. Le rêve de suivre leurs pas dorés a pris racine dès son jeune âge.

« Quand nous étions jeunes, il m’a dit plusieurs fois qu’il allait devenir un grand joueur », dit Diatta. « C’est l’un de ses traits de caractère : quand il veut quelque chose, il fait tout pour l’avoir. »

Dembélé avait sept ans lorsque lui et Diatta rejoignirent le club local ALM Évreux (devenu plus tard Évreux FC), dont les terrains se trouvaient à dix minutes à pied à travers le Boulevard du 14 Juillet. La première fois que l’entraîneur des jeunes d’Évreux, Grégory Badoche, posa les yeux sur lui, il ne pouvait à peine y croire.

« Il se distinguait à des kilomètres », se souvient Badoche. « C’était presque paranormal : la qualité de ses feintes, ses dribbles, ses changements de rythme fous. C’était une petite crevette, vous savez, un gars très mince avec des jambes comme des cure-dents, mais son habileté en dribble était folle. »

L’intérêt des grands clubs locaux ne tarda pas à arriver. Le Havre et Caen ont tous deux fait des offres, mais Rennes remporta la mise après avoir proposé d’aider la famille de Dembélé — sa mère, Fatimata, son frère et ses deux sœurs— à déménager en Bretagne avec lui. Les attentes étaient élevées des deux côtés.

« Il y avait un recruteur de Rennes nommé Armand Djire qui venait régulièrement le regarder », dit Badoche. « Quand Ousmane n’avait que 12 ans, Armand m’a dit : ‘S’il ne devient pas professionnel, je mettrai fin à ma carrière.' » En tant qu’ancien directeur de l’académie de Rennes, Yannick Menu garde aussi de bons souvenirs de ‘Dembouz’, le footballeur en herbe et Dembélé, l’ami.

« Ousmane est quelqu’un de très joyeux et souriant », dit-il. « Parfois, notre relation était un peu orageuse, car lorsque vous êtes en contact avec un jeune chaque jour, cela peut arriver. Mais il aimait le football et il aimait s’entraîner, il donnait toujours tout sur le terrain. »

Dembélé a rapidement progressé dans les rangs de la jeunesse de Rennes et a été sélectionné par la France aux niveaux moins de 17 et moins de 18 ans. Cependant, il était frustré par ce qu’il considérait comme un manque d’attention de la part du club. Face à l’intérêt de Red Bull Salzburg, il a cessé de s’entraîner pendant l’été 2015, faisant l’impasse sur un stage de formation de deux semaines en Allemagne, avant de finalement signer un contrat professionnel de trois ans. Après avoir fait ses débuts comme remplaçant lors d’une victoire 2-0 à Angers en octobre 2015, le jeune footballeur de 18 ans est devenu un élément clé de l’équipe et a terminé sa première saison avec un excellent retour de 12 buts et 5 passes décisives en 26 matches de Ligue 1.

« Il avait un esprit très collectif », dit l’ancien entraîneur de Rennes Philippe Montanier. « C’était un dribbleur, mais il dribblait toujours avec intention. Et il avait du caractère aussi. Je me souviens du derby contre Lorient (un match nul 2-2 en janvier 2016). Nous étions menés 2-0 à la mi-temps, mais c’est lui qui encourageait ses coéquipiers à réagir. »

La remarquable ambidextrie de Dembélé a émerveillé les observateurs. Un triplé de tirs du pied droit lors d’une victoire 4-1 contre Nantes a été suivi d’une célèbre interview d’après-match où même lui semblait ne pas savoir quel était son pied le plus fort. L’effet comique involontaire de cette interview a donné l’impression d’un jeune joueur dont l’esprit était légèrement détaché de la réalité. Mais ceux qui le connaissent insistent sur le fait que derrière cette impression d’absentéisme se cache une intelligence aiguisée.

« Parfois, il semble un peu perdu dans ses pensées, puis la seconde suivante, il paraît très concentré », dit une source proche de Dembélé, parlant anonymement pour protéger ses relations. « Il est passionné par les documentaires historiques, par exemple. Dans une conversation, vous pourriez penser qu’il est un peu dans les nuages, mais ensuite il commence soudain à vous parler des bolcheviques. »

C’est comme sur le terrain — il déstabilise constamment les gens. Avant la fin de sa première saison dans le football senior, Dembélé avait été annoncé comme un joueur de Dortmund, rejoignant le club de la vallée de la Ruhr avec un contrat de cinq ans pour un montant de 15 millions d’euros.