Loïs Boisson atteint les demi-finales de Roland Garros avec une victoire époustouflante sur Mirra Andreeva

Le parcours de Loïs Boisson à Roland Garros

ROLAND GARROS, PARIS — Le conte de fées de Loïs Boisson se poursuit à Paris, alors que la joueuse classée 361ème mondiale devient la première femme en 35 ans à atteindre les demi-finales lors de son premier Grand Chelem. Boisson a défié tous les pronostics durant toute la quinzaine, et mercredi, elle a comblé un écart de classement de 355 places pour battre la tête de série n°6, Mirra Andreeva, sur le score de 7-6(6), 6-3. Elle est la première Française à atteindre les demi-finales ici depuis Marion Bartoli en 2011.

Une remontée inspirante

À la même période l’année dernière, Boisson, âgée de 22 ans, entamait une réhabilitation de neuf mois après avoir déchiré le ligament croisé antérieur de son genou gauche à la veille de Roland Garros. Bien qu’elle ait reçu une wild card pour le tournoi, elle avait subi cette blessure une semaine auparavant lors d’un tournoi mineur à Paris, et n’avait même pas regardé le tournoi à la télévision.

La performance sur le court Philippe-Chatrier

Et bien que cela puisse être son premier Grand Chelem, c’est son adversaire, quatre ans plus jeune mais bien plus expérimentée à ce niveau, qui s’est effondrée sous le toit de Chatrier. Andreeva a reçu un avertissement dans le deuxième set pour avoir frappé une balle vers le toit et a demandé qu’un membre de son équipe quitte le terrain. Jouer contre une joueuse locale peut troubler les esprits, et Andreeva semblait piégée dans la tourmente de Roland Garros.

C’était le jour de Boisson. Elle a offert une performance courageuse et d’une excellence technique face à l’une des meilleures joueuses du monde, juste deux jours après avoir éliminé la mondiale n°3, Jessica Pegula.

Les premières indications laissaient penser que l’histoire de Boisson à Roland Garros aurait pu atteindre son apogée avec sa victoire contre Pegula. Si elle faisait jeu égal avec Andreeva, cette dernière possédait un peu plus de finesse, sa frappe de revers en ligne étant particulièrement dévastatrice. Cependant, Boisson, après avoir sauvé un point de set sur son service alors qu’elle était menée 5-3, a commencé à jouer avec plus de liberté, mettant son puissant coup droit en action.

Un moment historique

Dans deux jeux distincts, Boisson a frappé des coups droits gagnants à l’intérieur sur trois des quatre points, revenant à 5-5 et sauvant un autre point de set d’Andreeva dans le tiebreak avec un lob qui a atterri sur la ligne, entraînant une erreur de coup droit de la Russe. Deux points plus tard, après un nouveau coup droit raté de son adversaire, Boisson a remporté le premier set.

Tandis qu’Andreeva exprimait sa frustration en frappant une balle, Boisson, quant à elle, sollicitait plus d’encouragements du public. Le court Philippe-Chatrier, qui était à moitié vide au début, était désormais presque plein, créant une véritable atmosphère de cocotte-minute.

Andreeva a breaké tôt dans le deuxième set, mais elle a rapidement perdu son calme. À un moment donné, alors que Boisson servait à 3-2, Andreeva a gesticulé vers son équipe pour demander à quelqu’un de quitter le stade.

Ce fut dans le jeu suivant qu’elle a décoché une balle dans le haut de l’arène après avoir raté une volée routinière. Le public, qui tentait déjà de perturber le match en faveur de Boisson, a explosé en une chorale de sifflets remplissant l’espace sonore du stade.

Sur le point suivant, un coup droit d’Andreeva, initialement jugé bon, a finalement été annulé par l’arbitre, suivi d’une double faute qui a conduit à un break en faveur de Boisson, lui permettant de mener 4-3.

Boisson a saisi cette opportunité et a enchaîné les jeux, sauvant même un point de break au passage. Lorsqu’un ultime coup droit foudroyant a provoqué un revers raté d’Andreeva, Boisson s’est écroulée sur le dos, célébrant ainsi l’un des parcours les plus extraordinaires de l’histoire du tennis en Grand Slam.