Les concerts de Taylor Swift et les terrains ‘lay and play’ : Wembley est-il enfin devenu un actif financier pour le football anglais ?

La proposition d’achat de Wembley

Il y a sept ans, avant de dépenser 350 millions de livres pour un club de membres privés, le propriétaire de Fulham, Shahid Khan, a tenté d’acheter le stade le plus célèbre du monde, Wembley. Sa proposition audacieuse et non sollicitée consistait en un paiement de 600 millions de livres (soit 813 millions de dollars) à l’Association anglaise de football (FA), incluant 300 millions de livres de revenus futurs associés aux activités lucratives du stade.

Cela représentait près de 1 milliard de livres, un montant comparable à celui des coûts de construction du stade de 90 000 places, en tenant compte de tous les frais de financement.

« Évidemment, s’il avait seulement proposé de rembourser la FA pour Wembley, les négociations auraient été de courte durée. »

Au moment de son offre, la filiale de la FA responsable de la gestion du site avait perdu près de 200 millions de livres en deux décennies. Elle devait également faire face à une facture d’entretien excédant 70 millions de livres.

La réaction à la vente proposée

Le débat autour de la vente de Wembley s’est transformé en une guerre de mots de six mois, opposant ceux qui considéraient la vente comme une décision rationnelle à ceux qui y voyaient une question de patriotisme. Cette position a été particulièrement défendue par l’ancien propriétaire de club Ken Bates, qui a qualifié la proposition de Khan de « blague ».

« La FA n’avait pas l’autorité morale pour vendre Wembley, un lieu emblématique pour les supporters anglais des générations à venir. »

Bien que ses arguments aient souvent manqué de nuance, cela importait peu car de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette vente, considérée comme une trahison.

La situation actuelle de Wembley

Aujourd’hui, la ligne officielle affirme que Wembley génère désormais des revenus – avec un bénéfice d’exploitation pour Wembley National Stadium Limited (WNSL) dépassant 30 millions de livres en 2024. Cette situation devrait continuer à s’améliorer, notamment grâce à la décision de 2023 de ne plus cultiver les pelouses à partir des graines dans le stade.

Le directeur des surfaces de la FA, Karl Standley, a expliqué que grâce à une nouvelle stratégie connue sous le nom de ‘lay and play’, il peut désormais retirer un vieux terrain, dérouler un nouveau et le préparer pour le jeu en seulement quatre jours.

Les défis futurs

Ce bénéfice de 2024 a été précédé par une perte de 66 millions de livres l’année précédente. Bien que les revenus aient dépassé ceux de 2023, les coûts ont également augmenté.

« Cela signifie qu’il n’est pas certain que Wembley génère des bénéfices réels pour la FA, pas quand on inclut tous les coûts de WNSL. »

Lors d’une entrevue avec des journalistes, Mark Bullingham, le successeur de Glenn au poste de PDG, a expliqué comment la FA avait appliqué de nouvelles techniques pour accroître les revenus de Wembley.

Conclusion

En regardant l’évolution de Wembley depuis l’offre de Khan, il semble qu’un débat existe encore sur la décision de la FA de ne pas vendre. Comme l’a déclaré un responsable du football : « Il est indéniable que c’était insensé de ne pas accepter l’argent. » La complexité de la situation actuelle soulève des questions sur la capacité de la FA à gérer un lieu de classe mondiale tout en se concentrant sur le développement du football amateur.