La victoire historique d’Arthur Ashe à Wimbledon
WIMBLEDON, Angleterre — Le 5 juillet 1975, Arthur Ashe, un outsider, est devenu le premier et unique homme noir à ce jour à remporter le titre en simple à Wimbledon, battant le champion en titre Jimmy Connors, qui n’avait pas perdu un set avant la finale. Un demi-siècle plus tard, cette victoire est mémorable autant pour la manière dont elle s’est produite que pour le résultat.
Le match emblématique
Ce match emblématique sur le Centre Court opposait le professoral Ashe, âgé de 32 ans, au flamboyant gaucher de 23 ans, Connors, qui venait de défier Ashe en justice. Connors avait déposé une plainte en juin 1975, alléguant qu’Ashe, ancien président de l’Association des joueurs de tennis professionnels, l’avait diffamé dans une lettre à l’ATP critiquant Connors pour ne pas avoir joué dans l’équipe américaine de la Coupe Davis.
Cinquante ans plus tard, trois figures du tennis réfléchissent à la manière dont Ashe, qui a remporté trois titres majeurs, a battu Connors, qui en a remporté huit. Ashe a abandonné son jeu de puissance caractéristique, dicté le jeu et dominé Connors avec un score de 6-1, 6-1, 5-7, 6-4. Son héritage perdure, même après une vie écourtée par une pneumonie liée au sida à l’âge de 49 ans.
Réflexions des experts
Richard Evans : « C’était un privilège d’être là, car nous étions tous stupéfaits, non pas qu’Arthur Ashe ait gagné — bien qu’il n’était pas le favori contre Jimmy Connors — mais comment il a gagné. C’était la finale de Wimbledon la plus extraordinaire que j’aie jamais vue, et j’en ai vu quelques-unes. C’était vraiment tout au sujet de la compréhension par Arthur de la manière dont il devait jouer pour battre Jimmy Connors, que beaucoup pensaient alors invincible. »
Chris Eubanks : « La plupart du temps, les joueurs entrent sur le court, ils y vont à fond, surtout en finale. Ils veulent jouer selon leurs forces. Ashe a adopté une approche totalement différente. »
Stan Smith : « Jimmy avait gagné en 1974, battant Ken Rosewall en finale. Il était au sommet de sa forme, probablement aussi confiant qu’il ait jamais été, ce qui rendait ce qui s’est passé encore plus remarquable. »
La stratégie d’Ashe
Richard Evans : « Charlie Pasarell, un ami et joueur d’Ashe, Arthur, un autre joueur appelé Freddy McNair, et Donald Dell, le meilleur ami et agent d’Arthur, sont allés au Playboy Club la nuit précédant la finale de Wimbledon. Ils ont élaboré un plan, car ils savaient que si Arthur sortait sur le Centre Court avec son style habituel de jeu libre et puissant, il perdrait, car c’est ce que Connors aimait. »
Stan Smith : « On peut y penser, élaborer une stratégie, rêver que cela fonctionne, mais passer à l’action et mettre en œuvre cette stratégie était incroyable. Beaucoup de joueurs peuvent penser à cette stratégie mais ne peuvent pas l’appliquer. Arthur a pu le faire avec un très bon toucher et un bon ressenti. »
L’héritage d’Arthur Ashe
Chris Eubanks : « Je pense que c’était un moment historique énorme. Évidemment, sa victoire à l’US Open en 1968, signifiant le premier dans l’ère ouverte, était un grand jalon historique, mais je pense que tout le monde connaît le prestige qui entoure Wimbledon. »
Stan Smith : « Arthur était un gars très intelligent. Il se tenait au courant des événements actuels et avait une passion pour aider les autres. »
Chris Eubanks : « Ce qui était unique chez lui, c’était ce calme et cette personnalité stoïque que vous voyiez dans la chaleur de la bataille. Il n’a jamais laissé ses émotions s’emballer. »
Conclusion
Arthur Ashe a laissé un impact indélébile sur le tennis et sur le monde. Son héritage continue d’inspirer de nouvelles générations de joueurs, prouvant que le véritable succès ne se mesure pas seulement en titres, mais aussi en l’impact que l’on a sur les autres.