Le prochain contrat de Brock Boeser et les dangers de l’agence libre

Le jour de l’agence libre dans la LNH

Il n’existe pas de moment plus périlleux dans le calendrier de la LNH que le jour de l’agence libre, période au cours de laquelle les équipes prennent souvent des décisions financières des plus risquées. Cet été, le prochain contrat de Brock Boeser pourrait s’avérer être l’un des plus audacieux — un pari où une équipe pourrait débourser une somme conséquente pour un bon joueur dans l’espoir qu’il devienne un grand joueur.

Les performances de Brock Boeser

Boeser est indéniablement un bon joueur. C’est un excellent buteur, ayant frôlé la barre des 40 buts lors d’une saison. Au cours de ses trois dernières saisons, il a réalisé environ 30 buts et 65 points, des performances qu’il pourrait égaler la saison prochaine. Bien qu’il soit peu probable qu’il soit aussi productif que pendant la saison 2023-24, il n’est pas non plus certain qu’il affichera des résultats aussi décevants que ceux qu’on pourrait craindre pour 2024-25.

Un joueur capable de marquer 30 buts et de totaliser 65 points est une rareté. Les véritables buteurs sont peu fréquents. La finition est précieuse, et Boeser a démontré sa capacité à envoyer le palet au fond des filets plus souvent que prévu. Les attaquants de première ligne ayant un potentiel marquant sont très recherchés sur le marché libre.

Interrogations sur le jeu défensif

Cependant, c’est le reste du jeu de Boeser qui soulève des interrogations. Si l’on peut aisément le qualifier de bon joueur, le considérer comme un grand joueur est plus complexe. Ses équipes concèdent en effet davantage d’occasions lorsque Boeser est sur la glace, tout en ne se montrant pas particulièrement efficaces pour générer des opportunités dans le sens contraire.

Il semble mieux placé pour occuper le rôle de quatrième ou cinquième meilleur attaquant dans une formation, où son instinct naturel pour marquer des buts peut être mieux exploité au sein du top 6.

Les analyses de Corey Sznajder

Les analyses de Corey Sznajder sur Boeser au cours des trois dernières saisons révèlent qu’il a tendance à jouer de manière unidimensionnelle. Certes, il est efficace une fois le palet passé la ligne bleue adverse, mais rare sont les fois où il est celui qui initie le jeu depuis sa propre zone. Un environnement propice pourrait maximiser son potentiel, compte tenu de ses capacités en zone offensive.

Il n’y a rien d’intrinsèquement mauvais à être un joueur à caractère plus offensif. Chaque équipe aimerait disposer d’un joueur capable de marquer aussi efficacement que Boeser. Néanmoins, le défi consiste à lui attribuer un salaire qui reflète adéquatement son apport, et les indicateurs actuels pour Boeser sont préoccupants. Payer un joueur passif pour qu’il devienne un turbulent moteur peut rapidement amener une équipe à naviguer en territoire dangereux lors de l’agence libre.

Les enjeux contractuels

Selon Frank Seravalli, les Canucks ont proposé à Boeser un contrat de cinq ans, d’une valeur de 8 millions par an, avant la date limite. Cela représente une somme conséquente pour un ailier complémentaire de 28 ans, un prix que Boeser aura forcément du mal à justifier. À 8,5 millions, les attentes pour la saison suivante exigeraient de lui des performances dignes d’un attaquant de première ligne.

Il n’est pas à exclure que Boeser puisse devenir un véritable buteur de première ligne à la hauteur d’un gros contrat, mais cet objectif pourrait s’avérer l’aboutissement de son potentiel plutôt qu’une chance réaliste.

Comparaisons et avenir incertain

Le véritable problème avec Boeser réside dans ses perspectives incertaines. Pour justifier un salaire de 8 millions ou plus, Boeser doit faire preuve d’une amélioration significative, une démarche rare pour ses homologues dans la même tranche d’âge.

Il est révélateur que les Canucks — l’équipe la mieux placée pour comprendre le profil de Boeser — n’aient proposé qu’un contrat de cinq ans.

Si Boeser parvient à obtenir à la fois un salaire conséquent et une durée prolongée, tant mieux pour lui. Cependant, les nouvelles attentes qui découleront de cette situation risquent d’être particulièrement exigeantes.

En conclusion, le dilemme majeur résident dans la question de sa valorisation sur le marché : les équipes devraient éviter de surpayer un ailier dans sa fin vingtaine sur la base du meilleur scénario envisageable.