Tendances des défenseurs dans la LNH
La tendance des défenseurs dans la LNH lors des playoffs de la Coupe Stanley est indéniable. Des équipes comme la Floride avec Gustav Forsling, Aaron Ekblad et Seth Jones, Dallas avec Miro Heiskanen, Thomas Harley et Esa Lindell, ou encore Edmonton avec Darnell Nurse, Evan Bouchard et Brett Kulak démontrent qu’elles vont loin avec des lignes défensives composées de joueurs grands et mobiles.
Cette approche s’est révélée efficace, et il n’est pas surprenant que ces tendances influencent le jour du repêchage. Cela se vérifie déjà avec la classe de repêchage axée sur les attaquants de cette année, dont le défenseur d’OHL Erie, Matthew Schaefer, est le fer de lance. D’autres grands noms sur la défense incluent Radim Mrtka (WHL Seattle) et Kashawn Aitcheson (OHL Barrie).
Cependant, un autre nom émerge : Jackson Smith de la WHL Tri-City. Mesurant 1,90 m (6 pieds 3 pouces), avec un patinage fluide et un potentiel de jeu à deux sens, il pourrait bien entrer dans cette même zone de loterie, où une équipe espère qu’il rejoindra sa ligne défensive pour les saisons futures.
Comparaisons et potentiel
Smith présente même des similitudes intéressantes avec l’un des défenseurs des playoffs mentionnés, Thomas Harley. L’ancien entraîneur de Tri-City, Stu Barnes, a déclaré :
« Nous avons souvent cité Thomas Harley comme exemple pour Smith. Nous essayons de donner aux jeunes des comparaisons vers lesquelles ils peuvent aspirer, et je pense que Harley est une excellente référence. »
Il est vrai que la comparaison est ambitieuse : Harley est rapidement devenu un favori grâce à ses performances à la Face-Off des 4 Nations et son rôle crucial durant la blessure de Heiskanen, notamment avec le but gagnant lors du match 6 qui a propulsé Dallas en finale de conférence.
Smith a encore du chemin à parcourir pour atteindre ce niveau, mais son profil montre des points communs avec le 18ème choix de 2019. Arrivé à Tri-City il y a deux ans, Smith était déjà perçu comme un joueur offensif très talentueux, a noté Barnes. Ses statistiques reflètent ses compétences : 11 buts et 54 points en 68 matchs cette saison.
Cependant, c’est au cours de ses deux années avec les Americans qu’il a davantage développé son jeu défensif. Utilisant sa portée, sa mobilité, et parfois même sa physicalité, il est devenu un défenseur à deux sens légitime.
« Quand on arrive dans la ligue à 16 ans, on veut se prouver, être dynamique », a commenté l’entraîneur adjoint Jody Hull, qui supervise les défenseurs de l’équipe. « Smith a été comme cela. Mais cette saison, son jeu dans son ensemble s’est beaucoup mature. Il est devenu solide défensivement, jouant régulièrement contre les meilleurs attaquants adverses. »
Développement et polyvalence
Il est normal que cette progression s’accompagne de retours d’expérience via l’analyse vidéo. Barnes et Hull soulignent que Smith est un bon auto-évaluateur. Comme beaucoup de jeunes défenseurs doués offensivement, il souffre parfois d’erreurs, souvent dues à des pertes de puck. Hull a mentionné que Smith revient au banc et dit :
« Je peux reconnaître mes erreurs. En tant qu’entraîneur, c’est essentiel pour le développement d’un joueur.”
Cette prise de conscience est clé. Si Smith réussit à identifier où il s’est trompé, il pourrait mieux équilibrer les risques et les récompenses à l’avenir.
Hull a ajouté :
« En tant qu’entraîneur, j’ai confiance qu’il peut retourner sur la glace, car il apprend de ses erreurs. Ce n’est pas quelque chose qui revient systématiquement dans un même match. »
Observation sur ses performances
Une autre tendance que Barnes et Hull ont remarquée avec Smith, notamment lors de ses sélections avec l’équipe canadienne, est la différence de son rôle. À Tri-City, il est souvent sollicité pour l’attaque, ses 54 points étant plus du double de ceux du meilleur défenseur de l’équipe. Mais en équipe nationale, son rôle a été plus défensif, jouant à des moments clés pour préserver l’avance.
Hull a souligné, « Cela lui a prouvé qu’il pouvait faire ces choses, et cela sera essentiel pour son jeu futur, sans nuire à ses capacités offensives. »
Barnes a ajouté, « À ce niveau, il s’adapte, et il semble capable de performer des deux côtés de la glace. » Cette polyvalence est un atout que les équipes de la LNH privilégieront en envisageant Smith pour le repêchage.
Conclusion
Avoir un grand défenseur capable de produire offensivement, c’est bien, mais lorsque ce défenseur de 1,90 m peut également gérer la transition défensive et amorcer des actions offensives, cela constitue un package particulièrement attractif. Hull a expliqué :
« Il défend avec sa crosse, et dès qu’il a le puck, il utilise ses pieds. Il peut sortir son équipe d’une situation difficile rapidement. Que ce soit par une passe ou en transportant lui-même le puck hors de sa zone, c’est un atout majeur. »
Ajoutez à cela son tir trompeur et sa patience avec la rondelle, et il est clair pourquoi Jackson Smith est considéré comme l’un des meilleurs espoirs défenseurs de sa classe. Il incarne le profil physique que les équipes ont vu triompher lors des moments cruciaux de la saison. À ce stade, il est encore tôt dans le processus, mais le potentiel est là pour qu’il devienne un joueur complet.
Hull a conclu, « Honnêtement, d’ici deux ans, quand il sera un homme fait, je ne sais même pas où se situera son plafond. Je ne suis vraiment pas sûr. »