Renouvellement de l’accord beIN Sports avec la Premier League
BeIN Sports a prolongé son accord pour les droits télévisuels en direct de la Premier League au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), augmentant ainsi les revenus médiatiques étrangers de la ligue et freinant les ambitions saoudiennes de créer un diffuseur rival au groupe qatari.
Le nouvel accord, d’une durée de trois ans, prendra effet à partir de la saison prochaine et s’étendra jusqu’à la fin de la saison 2027-2028, pour une valeur estimée à environ 550 millions de livres sterling (742,3 millions de dollars), soit une augmentation de 10 % par rapport au cycle précédent de trois ans.
Déclarations et historique des relations
« Ce renouvellement souligne non seulement notre engagement durable à fournir du contenu sportif de la plus haute qualité sur beIN Sports et renforce notre position de leader dans la région, mais il démontre également la confiance que la Premier League place en nous », a déclaré Mohammad Al-Subaie, PDG de beIN MENA, dans un communiqué de presse.
BeIN est le partenaire médiatique de la Premier League dans les 24 pays de la MENA depuis 2013. Ce partenariat a profité aux deux parties, malgré les efforts saoudiens pour remettre en question le contrôle de la société qatarie sur la région.
Entre 2017 et 2019, une opération de piratage numérique soutenue par l’État, appelée beoutQ, a volé le flux de beIN en Arabie Saoudite, et beIN a ensuite été interdit dans le royaume jusqu’à la fin de 2021. Ce litige faisait partie d’un affrontement diplomatique et économique plus large entre le Qatar et son voisin saoudien. Bien que les relations entre les deux pays se soient considérablement améliorées, l’Arabie Saoudite n’est toujours pas satisfaite que le groupe dominant du divertissement et du sport dans le Golfe soit qatari.
Les nouvelles tensions et stratégies
Au départ, il semblait que la solution aurait pu passer par un rachat saoudien de l’entreprise basée à Doha, mais des désaccords concernant l’indemnisation pour la piraterie de beoutQ et la valeur de beIN ont compromis ces discussions. Plus récemment, l’Arabie Saoudite semble avoir changé de stratégie pour créer un concurrent à beIN grâce à un partenariat avec la plateforme de streaming sportif mondial DAZN.
L’incertitude engendrée par ces mouvements est probablement la principale raison pour laquelle il a fallu autant de temps à la Premier League pour renégocier son contrat avec beIN, un accord de principe ayant été atteint il y a deux ans.
Satisfaction mutuelle et avenir
Quoi qu’il en soit, beIN et la Premier League devraient être satisfaits de l’accord, puisque beIN obtient 380 matchs en direct par saison pour ses diverses chaînes, ainsi que des résumés, des interviews et un accès à l’ensemble de son contenu. La ligue bénéficie également d’une légère augmentation des recettes financières, à un moment où la plupart de ses concurrents stagnent ou reculent.
Dans l’ensemble, la valeur totale des droits médiatiques étrangers de la Premier League a augmenté de 27 %, principalement en raison d’énormes hausses de ses contrats avec la Chine, la Thaïlande et les États-Unis. En les combinant avec les nouveaux accords nationaux de quatre ans signés avec la BBC, Sky Sports et TNT Sports, la ligue devrait générer 12,25 milliards de livres sterling (16,55 milliards de dollars) en paiements de droits au cours des trois prochaines années.
« Nous sommes impatients de continuer notre collaboration étroite sur une variété de contenus et d’initiatives de promotion, rapprochant encore plus la Premier League de nos fervents fans dans cette région essentielle », a déclaré Paul Molnar, directeur des médias de la Premier League.
La confirmation de cet accord intervient seulement deux semaines après que les clubs de la ligue ont été informés lors de leur assemblée générale annuelle que les chiffres d’audience nationaux pour la compétition avaient baissé la saison passée. Les responsables de la Premier League espèrent que cette baisse est due à un manque inhabituel de suspense aux deux extrémités du tableau, plutôt qu’à une baisse de l’intérêt du public.