La FIFA confrontée à une réclamation de 76 millions de dollars suite au jugement sur le transfert de Diarra

Réclamation de Lassana Diarra contre la FIFA

Les avocats de l’ancien international français Lassana Diarra ont annoncé lundi qu’il réclamait 65 millions d’euros (76 millions de dollars) à la FIFA et à la fédération belge de football, suite à une victoire juridique historique concernant les règles de transfert.

Contexte du litige

Ce défi, qui dure depuis une décennie, a été initié par Diarra après une rupture de relations avec son ancien club, le Lokomotiv Moscou. En octobre dernier, la Cour de justice de l’Union européenne a statué que certains aspects des règles de transfert du football ne sont pas conformes aux lois sur le travail et la concurrence de l’Union européenne, qui compte 27 pays.

Les avocats du milieu de terrain de 40 ans, ancien joueur de Chelsea, Arsenal et Real Madrid, ont évoqué « des négociations de règlement infructueuses avec la FIFA » pour justifier cette réclamation financière.

« Lassana Diarra réclame 65 millions d’euros brut (35 millions d’euros net) en compensation à la FIFA et à la Fédération belge de football, » a déclaré son cabinet juridique, Dupont Hissel, dans un communiqué.

La FIFA a indiqué qu’elle ne commenterait pas « les affaires juridiques en cours », marquant ainsi un nouveau défi à son autorité. L’organe directeur du football a précisé dans un communiqué qu’il « travaille avec ses parties prenantes pour modifier ses règlements conformément aux orientations offertes par la CJUE. »

Soutien et implications

L’affaire de Diarra, qui est de retour devant les tribunaux en Belgique, bénéficie du soutien du syndicat mondial des joueurs, FIFPRO, ainsi que de sa division européenne et de leur syndicat membre en France. Le litige a débuté à Charleroi, en Belgique, où le club souhaitait signer Diarra après la résiliation de son contrat à Moscou.

À l’époque, les règles de transfert de la FIFA rendaient le joueur et le club potentiel responsables du paiement de l’ancien club lorsque le contrat était jugé rompu sans « juste cause ». Le Tribunal arbitral du sport avait confirmé la décision de la FIFA en faveur de Lokomotiv.

L’affaire a ensuite été portée devant la cour européenne à Luxembourg, qui a déclaré que certains aspects des règles de la FIFA « entravent la libre circulation des joueurs et la concurrence entre les clubs. » Le différend entre Diarra, Lokomotiv et la FIFA l’a contraint à manquer la saison 2014-2015. Il a ensuite signé avec Marseille et a terminé sa carrière au Paris Saint-Germain il y a six ans.

« Je fais cela pour moi-même, » a déclaré Diarra dans un communiqué publié lundi par ses avocats. « Et si j’ai pu résister à la machine à vapeur de la FIFA, c’est grâce à ma carrière. Mais je l’ai aussi fait pour tous les joueurs émergents, moins connus, qui n’ont pas les moyens financiers et psychologiques de défier la FIFA devant de vrais juges, » a-t-il ajouté.

Les avocats de Diarra travaillent également sur une action collective déposée ce mois-ci contre la FIFA et certaines fédérations nationales de football en Europe, qui pourrait bénéficier à 100 000 joueurs sur plus de deux décennies.