La capacité du football à émouvoir les hommes : « J’étais au supermarché en train d’acheter du lait, et j’ai éclaté en larmes en pensant à Palace »

Le Football : Une Évasion Émotionnelle

Oubliez le score dans le coin supérieur de l’écran. L’image du supporter de l’Inter Milan, dévasté, apparaissant sur les écrans de télévision du monde entier alors que son équipe s’apprêtait à tirer un corner insignifiant à la 76e minute, racontait l’histoire de la finale de la Ligue des champions. Abattu et brisé, sa lèvre inférieure tremblait tandis que des larmes coulaient sur son visage. Un quatrième but du Paris Saint-Germain venait d’être marqué de l’autre côté du stade, et c’était trop pour cet homme, dont le visage exprimait l’effondrement de son monde.

« Imaginez ressentir ça à propos du football ? » Il est difficile d’expliquer aux personnes qui n’ont aucun intérêt pour le jeu pourquoi tant d’entre nous sont si immergés et émotionnellement investis dans ce sport au point de donner lieu à des comportements — larmes incontrôlables (tant de joie que de désespoir), étreinte avec des inconnus, voire des insultes pour des faits insignifiants — qui seraient presque impensables dans un espace public ailleurs.

Une Expérience Cathartique

Le football est, en essence, une évasion ; un moyen de nous permettre d’oublier les épreuves et tribulations de la vie quotidienne et, pour le meilleur ou pour le pire, de nous perdre complètement. « C’est une expérience cathartique, » déclare Sally Baker, thérapeute senior. « Les hommes reçoivent très rarement la permission d’exprimer leurs émotions. Mais dans le contexte du football, c’est le cas — et personne ne va les juger. Tout le monde est dans le même bateau. »

« C’est un endroit sûr, un environnement unique pour les hommes, leur permettant d’évacuer leur stress. »

Ces observations résonnent après un événement poignant survenu samedi dernier à Munich. Avec moins de deux minutes restantes, les caméras de télévision ont capturé l’entraîneur adjoint du PSG en larmes dans la zone technique. Son nom est Rafel Pol Cabanellas, et il a perdu sa femme après une maladie de longue durée en novembre dernier. Qu’il ait ou non une histoire personnelle déchirante, la capacité du football à émouvoir est extraordinaire. Faisant porter nos espoirs et nos craintes, le jeu joue avec nos sentiments d’une manière que peu de choses dans la vie peuvent égaler, tout en offrant en même temps une forme de sanctuaire.

Des Moments de Joie Émotionnelle

Une vidéo montre des pleurs. Beaucoup de pleurs. Elle dure une minute et 24 secondes et a été filmée au stade de Wembley le jour de la finale de la FA Cup. Le sifflet de l’arbitre venait de retentir après 10 minutes de temps additionnel, et Crystal Palace, après 164 ans d’attente, avait battu Manchester City 1-0 pour enfin remporter son premier grand trophée de l’histoire. Joao Castelo-Branco, correspondant d’ESPN Brésil au Royaume-Uni, avait décidé de quitter son siège dans la presse quelques instants plus tôt pour tenter de capturer quelques images des supporters de Palace. Décrire les scènes qui ont suivi comme des célébrations serait réducteur. C’est bien plus que cela. C’est brut. C’est magique. C’est émouvant. C’est un véritable réconfort. C’est le football — ce jeu simple qui ne signifie rien et pourtant touche l’âme.

« Cela a juste capturé quelque chose de spécial, » affirme Castelo-Branco, souriant.

« Quand j’y étais, je me disais : ‘C’est incroyable, et j’essayais juste de me contrôler’ », ajoute Castelo-Branco. « Il se passait tellement de choses que vous ne savez pas où pointer la caméra. »

Partout où je tournais, il y avait un beau moment d’émotion. Un couple apparaît au début de la vidéo, lorsque une femme submergée par l’émotion tombe dans les bras d’un homme qui semble supporter Palace depuis plus d’années qu’il ne veut le rappeler. Ses yeux sont remplis de larmes.

Une Évolution dans l’Expression Émotionnelle

Réfléchissant à cette expression des émotions masculines, Baker note qu’« Les hommes ont énormément évolué » au cours des dernières décennies. Auparavant, alors qu’ils ne pouvaient généralement montrer que des émotions liées à la colère, ils sont dorénavant plus susceptibles et capables d’exprimer une gamme d’émotions plus large que juste la colère.

« Cette vidéo a été filmée juste avant le Covid, » dit Gary Pickles. « Mais je pense qu’après le Covid, avec beaucoup de discussions lancées sur des problèmes de santé mentale, cela a aidé les hommes à parler et peut-être à montrer leurs émotions. »

Revenir en arrière donne un peu de contexte. Dans un article sur le site de la BBC en 2004, sous une image de l’ancien international anglais Paul Gascoigne pleurant à la Coupe du Monde 1990, un psychologue clinicien avait souligné que « beaucoup d’hommes savent mieux comment fonctionne une voiture que leurs propres émotions ». Relire cette citation aujourd’hui, plusieurs décennies plus tard, montre à quel point la vie a changé.

Des histoires résonnent encore dans les mémoires. Une collègue, Amy Lawrence, se souvient d’un moment captivant d’émotion lors d’un match déterminant pour Arsenal. « C’était beau parce que c’était le dernier type de personne à qui vous vous attendriez pour s’abandonner émotionnellement lors d’un match. »

Le football ne représente pas seulement un sport, mais symbolise les liens que nous tissons dans nos vies, nos émotions et nos souvenirs, renforçant l’idée que le football, avant tout, c’est de la passion.