Interview de Rodrigo Muniz : « Le défenseur central parfait serait un mélange de Maguire et Van Dijk »

Analyse de la performance de Rodrigo Muniz

Alors que les images reviennent sur la finition du pied gauche de Rodrigo Muniz contre Chelsea, le joueur de 24 ans se détourne un instant pour atteindre son téléphone. Est-il en train de répondre à un message ou de faire défiler les réseaux sociaux ? Il ne s’ennuie sûrement pas après avoir marqué un but à la 96e minute contre ses rivaux londoniens de Fulham.

« Je pense que cet angle est beaucoup mieux, » dit-il en montrant une vidéo prise par sa femme parmi les supporters adverses dans le Shed End de Stamford Bridge.

« Ma femme va à tous les matchs : Carabao Cup, à domicile et à l’extérieur », précise-t-il. Elle a été récompensée par des spectacles impressionnants, voyant son mari marquer à l’Etihad, à Anfield, à l’Emirates Stadium, à St James’ Park et ce but dramatique à Stamford Bridge, devenant ainsi le premier joueur à réaliser cet exploit depuis Harry Kane en 2015-16.

« Je crois qu’avec la confiance, ce genre de choses arrive normalement, » explique-t-il. « Rodrigo, il y a deux ans, aurait probablement essayé de marquer contre Chelsea avec un tir instantané et aurait peut-être raté. Mais avec un peu plus de conviction, j’ai réussi à garder mon calme, car je suis mieux préparé à ces situations. »

Engagement envers l’amélioration

Le joueur affiche une chaleur et une convivialité dans son comportement, mais lorsqu’il s’agit d’analyser les vidéos de ses actions – ses buts, ses mouvements, son jeu de transition – il adopte un regard sérieux. Muniz est déterminé à progresser. Bien que son parcours vers la Premier League soit déjà marqué par un travail acharné en coulisses, lui et l’entraîneur de Fulham, Marco Silva, exigent davantage.

« Je pense que je suis devenu un bon attaquant, mais il y a encore beaucoup de choses que je dois améliorer. Jouer plus, bien m’entraîner, cela va me transformer en un meilleur joueur, » déclare-t-il.

Muniz collabore également avec des analystes vidéo en dehors du club et reste en contact régulier avec l’ancien arrière latéral de l’Atletico Madrid et actuel entraîneur de Flamengo, Filipe Luis, qui lui a prodigué de précieux conseils. « C’était un peu comme un parrain pour moi ; il m’a beaucoup aidé, et nous sommes restés de bons amis. »

Stats et performances

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais Muniz refuse de perdre son ancrage, avide de continuer à avancer. Muniz a rencontré des difficultés pour obtenir un temps de jeu constant cette saison à Fulham, en raison de quelques petites blessures et d’une forte concurrence pour le rôle de numéro 9. Cependant, son taux de buts de 0,6 buts non-pénalty par 90 minutes depuis le début de la saison dernière le positionne dans une très haute catégorie. Parmi les joueurs ayant joué plus de 2 000 minutes durant cette période, seuls Diogo Jota, Alexander Isak et Erling Haaland ont inscrit des buts plus régulièrement que lui.

Qualités de finisseur

Muniz a une prédilection particulière pour se glisser devant un défenseur inattentif pour une réalisation simple. Au sein de ces finitions instantanées, Muniz a commencé à exploiter les failles dans la défense adverse avec finesse. Il explique que ces aspects de son jeu viennent naturellement, avec un bon timing et une bonne compréhension des mouvements de ses coéquipiers.

« Je pense que cela vient naturellement. Marco répète chaque semaine, ‘Premier poteau ! Premier poteau ! Premier poteau !’. Quand c’est Jedi (Antonee Robinson), je sais que le ballon va arriver tôt et probablement au premier poteau, donc cela facilite les choses lorsque nous comprenons nos coéquipiers. »

Polyvalence et adaptation

Muniz s’efforce de souligner sa polyvalence en tant qu’attaquant moderne – capable de faire des courses derrière la défense, de conserver le ballon et de créer du lien avec les autres tout en attaquant la surface. Bien qu’il ait réalisé une part décente de courses pour recevoir un centre, près de 30 % de ses courses sont entreprises dans le dos de la ligne défensive ou devant le ballon.

« J’ai une très bonne compréhension avec lui sur le terrain et quand il a le ballon, je sais qu’il va essayer de me trouver, donc je dois fournir un mouvement plus perturbateur chaque fois qu’il a le ballon. »

Ambition et avenir

Il est compréhensible que Muniz ressente de la frustration, mais il ne manque pas d’ambition ni de confiance en ses capacités à performer régulièrement au plus haut niveau.

« J’ai le rêve de jouer en Ligue des champions et surtout d’être convoqué pour l’équipe nationale. Je sais que pour que cela se réalise, je dois jouer et continuer à fournir le travail que j’ai réalisé. Ce qui dépend de moi, je vais le faire. »

L’arrivée de Carlo Ancelotti en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale brésilienne pourrait être une opportunité pour Muniz d’apporter sa contribution. « Je pense que je peux faire un peu des deux et que je suis un type de numéro 9 différent, mais nous verrons. »