Francesca Jones : Un parcours exceptionnel dans le tennis
Francesca Jones, née avec six doigts et sept orteils en raison d’une condition génétique rare, a dû surmonter plus d’obstacles que la plupart des joueurs pour construire sa carrière dans le tennis professionnel. À l’adolescence, alors qu’elle participait à des tournois juniors, elle avait déjà perdu le compte des opérations qu’elle avait subies à cause de l’Ectrodactylie Dysplasie Ectodermique (EEC). Cette condition affecte ses mains et ses pieds et lui a valu d’être née avec ces particularités ainsi qu’une fente palatine.
« En fin de compte, je pense que je dois être physiquement plus forte que beaucoup pour supporter le stress mécanique que mon corps endure, qui est supérieur à celui de la plupart des gens »
– Francesca Jones, à Telegraph Sport
Assise dans une salle de réunion au National Tennis Centre, alors qu’elle intensifie ses préparatifs pour Wimbledon, il est évident que Jones ne se considère pas comme ayant eu un parcours plus difficile que celui des autres joueurs professionnels. « Cela ne signifie pas pour autant que c’est plus dur pour moi que pour d’autres, mais c’est simplement un défi différent auquel nous faisons face et que nous gérons. »
Défis et détermination
Jones a reçu une wild card pour Wimbledon. Cependant, il est important de noter qu’elle doit composer avec des défis auxquels la plupart des joueurs ne sont pas confrontés. Le fait d’avoir trois orteils sur son pied droit affecte son équilibre, que ce soit sur le terrain ou en dehors. À un moment donné, des médecins lui avaient même déclaré qu’une carrière dans le tennis était probablement hors de portée en raison de sa condition. Pourtant, cela ne l’a fait que se montrer encore plus motivée.
« Lorsque nous parlons d’indépendance et de prise de décisions précoces, tout cela a construit mon caractère. Je porte toujours mon cœur sur ma manche, il est donc toujours évident à quel point je suis prête à travailler dur sur le terrain et à faire preuve de persévérance. »
– Francesca Jones
Cette détermination l’a conduite à prendre une décision peu conventionnelle à l’âge de neuf ans : après avoir commencé à jouer au tennis dans la ferme où elle a grandi près de Bradford, elle a déménagé seule en Espagne pour s’entraîner sur les courts de terre battue de Barcelone.
D’un ton très factuel, Jones, qui est actuellement classée 124e mondiale avec un meilleur classement à la 113e place, parle de son déménagement : « C’était question d’apprendre à prioriser, à prendre mes propres décisions… » Aujourd’hui, elle parle couramment espagnol et réside toujours en Espagne.
Passions et amitiés
En dehors de ses exploits sur le court, Jones est ravie de partager son amour pour le football et la gastronomie, deux passions qu’elle cultive en voyageant à travers le monde pour ses compétitions de tennis. Elle est fan des clubs de Barcelone et de Manchester United, qu’elle essaie de voir au moins une fois par an.
Lorsqu’elle arrive dans une nouvelle ville, sa première action est simple : établir une liste de restaurants. Ce goût pour la gastronomie, elle le partage avec Emma Raducanu, l’une de ses amies avec qui elle se retrouve souvent pour dîner ou prendre un café.
« Quand vous êtes sur le court, vous êtes un guerrier. Mais en dehors, il est tout aussi important de maintenir une ambiance légère, car c’est souvent une ambiance pesante. »
– Francesca Jones
Jones et Raducanu ont également réfléchi à leurs carrières post-tennis et ont même visité l’université d’Oxford ensemble l’année dernière. Pour l’instant, elles se concentrent sur la saison sur gazon et Wimbledon.
Nostalgie et connexion
Cet événement emblématique évoque pour Jones ses premiers pas sur un court de tennis. « J’ai commencé à jouer vers six ans, et en jouant sur l’herbe, je ressens inévitablement une connexion avec cette petite fille qui a pris sa première raquette. » C’est un peu nostalgique, car en tant que Britannique, vous associez immédiatement le tennis à Wimbledon. Pendant cette période, je me sens plus proche de celle que j’étais à mes débuts, à la fois spectatrice à Wimbledon et ensuite comme joueuse junior. »