Joshua Buatsi : Un boxeur discret mais prometteur
Joshua Buatsi a remporté 19 combats professionnels, dont 13 par KO, et a subi une seule défaite depuis ses débuts en 2017. Buatsi, qui affronte son compatriote britannique Zach Parker en poids mi-lourd à Manchester samedi soir, est un homme incroyablement discret. En fait, il pourrait être l’un des boxeurs les plus réservés que j’ai jamais rencontrés.
Il a une grande foi chrétienne et prêche dans une église. Il s’engage également dans de nombreuses œuvres caritatives à travers le monde, notamment au Ghana, son pays d’origine. Rien de tout cela n’est médiatisé, et il préfère que cela reste ainsi. Il ne fait aucun doute que Buatsi est un homme remarquable.
Mais en tant que boxeur, est-il à la hauteur de mes attentes, après l’avoir vu remporter une médaille de bronze olympique pour la Grande-Bretagne à Rio en 2016 ? Non, il ne l’est pas. Je pensais qu’il aurait progressé davantage. Cela ne signifie pas qu’il ne parviendra pas à atteindre le niveau que j’attends de lui.
Depuis qu’il est devenu professionnel en 2017, Buatsi a affronté des adversaires coriaces, mais il n’a jamais subi de défaite écrasante. À 32 ans, il est relativement frais. Il a beaucoup appris, surtout au cours des deux ou trois dernières années. Il n’a pas combattu trop souvent, il n’est pas fatigué ni épuisé. Avec les opportunités qui se présentent – un titre vacant ou deux – je pense qu’il a le potentiel pour devenir champion du monde.
Changements de promoteur et occasions manquées
Buatsi a participé aux championnats du monde et d’Europe en amateurs alors qu’il manquait d’expérience, mais il a su rivaliser avec certains des meilleurs boxeurs au monde. L’entraîneur de l’équipe GB et ancien champion du monde, Richie Woodhall, croyait beaucoup en lui avant et pendant les Jeux Olympiques. Nous avions des boxeurs comme Joe Joyce, Josh Kelly, Nicola Adams et Savannah Marshall, mais Richie m’a dit que Buatsi était celui à surveiller, le combattant qui passerait sous le radar.
Buatsi était un outsider lors de ses trois victoires à Rio, et il n’a pas seulement battu de bons adversaires, il les a battus avec style. Cependant, après les Jeux Olympiques, il a mis plus d’un an avant de devenir professionnel, ce qui me préoccupe. Il avait de l’élan. Il a signé avec la société de gestion d’Anthony Joshua, et les gens parlaient de lui. On ne peut pas rester en hibernation aussi longtemps.
Lorsque Buatsi a remporté le titre britannique en 2019, je pensais qu’il lui faudrait un ou deux ans avant de vraiment décoller, mais la pandémie de COVID-19 est survenue. Bien que nous ne puissions pas continuer à utiliser COVID comme excuse, cela a indéniablement ralenti sa carrière. Buatsi a également changé de promoteur à plusieurs reprises, ce qui n’est jamais bénéfique pour une carrière. Il a commencé avec Matchroom, est passé chez Boxxer, et est maintenant avec Queensberry, où je sais que Frank Warren est un grand admirateur de Buatsi.
La défaite contre Smith n’a pas terni sa réputation
L’ancien champion du monde super-moyen Callum Smith a infligé à Buatsi sa première défaite en carrière en février. Malgré cela, Buatsi a réalisé de grandes performances en 20 combats professionnels et a été mis à l’épreuve. De 2022 à aujourd’hui, il a battu Craig Richards, Dan Azeez et Willie Hutchinson, avant de perdre contre Callum Smith.
Chacun de ces adversaires a contribué à son amélioration, même en cas de défaite. Le combat contre Azeez a été un combat de l’année, celui contre Hutchinson a eu ses moments forts, et le combat contre Richards était de haute qualité. Contre Smith en Arabie Saoudite, un autre prétendant au titre de combat de l’année, Buatsi a solidement établi sa position dans la division.
Je pense que Smith a mérité sa victoire, mais il n’y avait que deux ou trois rounds d’écart. Le juge qui a attribué la victoire à Smith par neuf rounds a eu un score trop large.
Cette défaite n’a pas terni la réputation de Buatsi. Cela a peut-être blessé sa fierté et mis fin à son invincibilité, mais cela a prouvé qu’à moins d’être l’un des meilleurs boxeurs au monde, Buatsi saura vous donner du fil à retordre.
Il reste du temps pour que Buatsi devienne champion du monde
Zach Parker a remporté 26 combats professionnels et en a perdu un. Le jeune homme de 31 ans a été battu par Buatsi en amateur en 2014. La confiance de Warren en son boxeur se manifeste par le fait qu’il l’a mis face à Parker. Les deux boxeurs figurent probablement dans le top 10 des poids mi-lourds au monde. C’est un combat prometteur et une victoire solide pour Buatsi serait un atout.
Peut-être que Queensberry pourrait également réaliser un documentaire immersif pour que nous puissions mieux connaître Buatsi. Bien qu’il n’apprécie pas cela, sa discrétion en dehors du ring n’a pas aidé à sa visibilité. Sortir des boîtes de nuit à 3 heures du matin avec une star de la télé-réalité n’est pas dans son caractère, mais il y a plus à Buatsi que ce que l’on voit.
Parfois, il laisse transparaître un peu de passion et d’adrénaline après le combat. Peut-être devrions-nous voir ce feu qu’il a un peu plus souvent. Le temps presse dans une certaine mesure, mais en observant l’âge des poids mi-lourds d’élite – Dmitri Bivol, 34 ans, et Artur Beterbiev, 39 ans – il est clair que Buatsi a encore le temps d’atteindre le niveau que je prédisais pour lui il y a une décennie.
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