Fluminense s’impose contre Al-Hilal
ORLANDO, Floride — Lors de la conférence de presse d’avant-match de Renato Portaluppi, jeudi, l’entraîneur de Fluminense a semblé parfois devoir justifier la nécessité de disputer le quart de finale de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA contre Al-Hilal. Chaque question posée dans la salle de presse exiguë du Camping World Stadium à Orlando portait sur le fossé financier entre les deux clubs. Fluminense fait face à des problèmes d’argent, tandis qu’Al-Hilal est soutenu par le Fonds d’Investissement Public d’Arabie Saoudite.
À un moment donné, Portaluppi a admis que son équipe était le « vilain petit canard » par rapport aux autres équipes des huit dernières. Il a reconnu que Fluminense avait des « difficultés » budgétaires et a convenu qu’Al-Hilal évoluait dans des « conditions différentes ». Cependant, le Brésilien de 62 ans a répété à plusieurs reprises : « Le football se joue sur le terrain. » Il a raison, et quel que soit l’écart financier, cela ne s’est pas vu en Floride.
Fluminense a de nouveau fait preuve de décision et de résilience, des qualités qui leur ont bien servi durant leur séjour aux États-Unis, et a réservé sa place en demi-finale avec une victoire de 2-1 sur leurs riches adversaires saoudiens. Après le coup de sifflet final, les joueurs et le personnel se sont liés les bras et ont dansé autour du cercle central.
Avant le coup d’envoi, Portaluppi avait qualifié leur campagne en Amérique de « moment magique ». Ce n’est pas encore fini. « Les fans de Fluminense ont de nombreuses raisons d’être fiers de ce que nous avons accompli lors de cette Coupe du Monde des Clubs, » a déclaré Portaluppi par la suite.
« Portez un maillot, allez à la plage, dans la rue, au centre commercial. Cette équipe réalise des choses magnifiques. »
« Nous sommes le vilain petit canard sur le plan financier, mais sur le terrain, c’est 11 contre 11. Notre adversaire le veut, mais nous le voulons encore plus. Nous allons prendre l’avion pour New York pour jouer la demi-finale, et c’est bien mérité. »
Un parcours inattendu
Fluminense est arrivé à la Coupe du Monde des Clubs avec peu d’attentes. Ils se sont qualifiés en tant que vainqueurs de la Copa Libertadores 2023, mais ont passé la majeure partie de la saison dernière à lutter contre la relégation en deuxième division brésilienne. Après 11 matchs de cette saison, ils occupent la sixième place au classement.
Outsiders face aux finalistes de la Ligue des Champions, l’Inter Milan, en huitièmes de finale, ils ont gagné 2-0. Ils n’étaient pas favoris contre Al-Hilal non plus, mais ils ont été solides défensivement et efficaces devant le but. « Nous avons eu peu d’opportunités, mais nous savions comment en tirer le meilleur parti, » a déclaré Portaluppi.
Fluminense a marqué avec ses deux premiers tirs cadrés. Le premier était une frappe magnifique de Martinelli en première mi-temps, le second un but de la victoire de l’ailier remplaçant Hercule à 20 minutes de la fin. (Il était également entré en jeu pour marquer contre l’Inter.)
Thiago Silva, 41 ans en septembre, a dirigé la défense avec expérience et tactique. Le gardien Fábio, 44 ans, a réalisé un arrêt exceptionnel pour stopper une tête de Kalidou Koulibaly.
« Thiago Silva est énorme, » a déclaré Portaluppi. « C’est l’entraîneur sur le terrain. Il transmet calme et expérience aux autres joueurs. C’est le capitaine, le leader, et dans des matchs difficiles contre de grands clubs, il est important d’avoir un joueur de son profil. »
« Il est fondamental. Pendant la semaine, nous essayons de ne pas l’utiliser à l’entraînement pour qu’il soit 100 % disponible pour le match. »
Une tragédie en toile de fond
La principale menace d’Al-Hilal est venue des coups francs et des corners de Rúben Neves — cela a conduit à un égaliseur de Marcos Leonardo — mais ils n’ont pas pu reproduire la performance qui les a vus surprendre Manchester City 4-3 après prolongation lors du dernier tour. Peut-être que battre City leur a coûté trop d’énergie.
Deux joueurs, Neves et son compatriote João Cancelo, faisaient également face à la perte tragique d’un ami proche. Les deux étaient en larmes avant le coup d’envoi lors d’une minute de silence en mémoire de leur coéquipier international Diogo Jota, décédé dans un accident de voiture aux côtés de son frère André Silva jeudi.
« Nous devons remercier Ruben et Joao, » a déclaré l’entraîneur Simone Inzaghi. « Nous avons tous été touchés par la tragédie. Ils viennent du Portugal, donc ils étaient vraiment tristes. Ils n’ont pas abandonné et ont joué le match de la meilleure façon possible, mais ils étaient très tristes pour leurs deux amis qui sont décédés. »
Malgré la défaite, Inzaghi, qui a été parachuté dans le poste juste quelques jours avant la Coupe du Monde des Clubs après avoir quitté l’Inter Milan, a déclaré que son équipe avait fait un pas important en avant — notamment grâce à la victoire contre City. Lorsqu’il s’est levé pour partir après sa conférence de presse d’après-match, il a été applaudi par les journalistes saoudiens. Al-Hilal est éliminé, mais ils ont laissé leur empreinte.
« Le tournoi a été un jalon, » a déclaré Inzaghi. « Ils ont mis leur cœur sur le terrain. Nous avons joué cinq matchs en 16 jours et ils ont tout donné. Je ne peux vraiment rien leur reprocher. C’était un beau tournoi, mais bien sûr, nous sommes un peu tristes et amers ce soir. »
Vers la demi-finale
Fluminense, quant à lui, passe à la suite. Ils ont atteint la dernière finale de la Coupe du Monde des Clubs — bien que dans une version raccourcie — avant d’être bien battus par City. Ils sont arrivés en Amérique avec peu d’espoir de répéter cet exploit, mais maintenant ils ne sont qu’à un match de la finale.
L’équipe de Portaluppi sera probablement à nouveau outsider dans le dernier carré, bien que ce soit un été merveilleux : leurs résultats signifient que Fluminense a maintenant accumulé 60,8 millions de dollars en prix à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, ce qui équivaut à 81,7 % de leurs revenus totaux de l’année dernière. Ayant déjà défié les pronostics pour arriver jusqu’ici, il serait audacieux de parier contre eux maintenant.
