La Présence de Donald Trump et la Coupe du Monde des Clubs
L’apparente réticence de Donald Trump à quitter la scène lors de la remise du trophée a amusé de nombreuses personnes, notamment les joueurs de Chelsea qui l’entouraient. Pourtant, à bien des égards, la présence de Trump au centre de l’attention offrait un parfait avatar humain pour la Coupe du Monde des Clubs remaniée de la FIFA : ostentatoire, bruyante, avec l’argent n’étant jamais loin de la conversation.
Les Gains Financiers des Clubs
Cette saison, l’argent a afflué à flots, par un chemin intrigant. Que cela plaise ou non, le résultat final est clair et accrocheur. Au cours des 32 équipes en compétition le mois dernier, la FIFA a distribué un pot de prix de 1 milliard de dollars (744 millions de livres sterling). La finale de dimanche soir entre Chelsea et le Paris Saint-Germain a vu chaque équipe gagner 30 millions de dollars juste pour y parvenir, avant que la victoire 3-0 de Chelsea ne leur rapporte 10 millions de dollars supplémentaires.
En remportant l’édition 2025 d’un tournoi précédemment ignoré par une grande partie du monde du football, Chelsea s’est assuré un montant estimé à 114,6 millions de dollars (84,5 millions de livres sterling). Reece James et ses coéquipiers bénéficieront de primes conséquentes grâce à ce dernier succès.
Le PSG était le seul autre club à dépasser les 100 millions de dollars, mais sa présence en tête du tableau des prix était en accord avec la structure de pouvoir existante dans le football. Les demi-finalistes du Real Madrid, ces pauvres, ont gagné 82,5 millions de dollars, le troisième montant le plus élevé de la compétition.
Distribution des Prix et Impact sur les Clubs
Malgré tous les discours sur le potentiel redistributif de la Coupe du Monde des Clubs, 623,1 millions de dollars des 1 milliard de dollars proposés ont fini dans les mains de 12 clubs européens. Parmi les sept clubs les plus rémunérateurs cet été, six provenaient du territoire de l’UEFA. Les principaux intrus étaient Fluminense, dont le parcours jusqu’aux demi-finales s’est traduit par 60,8 millions de dollars en prix, soit 82 % des revenus totaux du club en 2024.
Fluminense n’était que le sixième club le plus rémunérateur au Brésil l’année dernière, donc un tel coup de pouce à leurs finances devrait les aider à mieux rivaliser pour un titre national qu’ils n’ont pas remporté depuis 13 ans. Mais tout avantage sera tempéré par le fait que Flamengo et Palmeiras, les deux clubs les plus riches du Brésil, ont également été invités à la fête de cet été ; ils ont chacun empoché 27,7 millions de dollars et 39,8 millions de dollars.
Bien que Fluminense puisse voir son statut rehaussé, il y a aussi le potentiel que l’argent ne fasse qu’aggraver l’écart entre le sommet et le reste.
Leurs gains de la Coupe du Monde des Clubs étaient supérieurs au revenu annuel de 12 clubs de première division brésiliens l’année dernière. En traversant la frontière vers l’Argentine, ni Boca Juniors ni River Plate n’ont beaucoup amélioré leur frais de participation de 15,2 millions de dollars, gagnant juste 5 millions de dollars en « argent de performance » entre eux, aucun des deux n’ayant dépassé la phase de groupes.
Les Répercussions Globales
Malgré cela, les six équipes d’Amérique du Sud ont permis à la CONMEBOL d’être la deuxième confédération la plus rémunératrice cet été, collectant 190,5 millions de dollars entre elles. Bien que ce chiffre soit inférieur aux gains de l’UEFA de plus de 400 millions de dollars, il était également supérieur à ceux des quatre autres confédérations combinées ; les 14 clubs en compétition des confédérations Concacaf, CAF, AFC et OFC ont amassé seulement 186,4 millions de dollars, soit 13,3 millions de dollars par équipe — moins que les frais de participation de tous les clubs européens sauf un.
Les équipes de l’UEFA ont gagné en moyenne plus de 50 millions de dollars chacune, même si l’Atletico Madrid, Porto et Red Bull Salzburg n’ont pas réussi à progresser au-delà de la phase de groupes. Bien sûr, ce chiffre moyen cache plutôt la répartition des paiements aux clubs européens, où les gains allaient de 114,6 millions de dollars pour Chelsea à seulement 15,8 millions de dollars pour Salzburg.
Parmi ces 14 équipes des quatre confédérations décrites ci-dessus, seules trois ont atteint les phases à élimination directe. Pour les 11 autres, les paiements basés sur la performance totalisaient seulement 11 millions de dollars. Quatre-vingt-dix pour cent des prix de ces clubs provenaient des frais de participation, le football joué contribuant peu à leurs coffres respectifs.
Conclusion
L’impact des gains de ce tournoi d’été sur le football mondial mettra du temps à se clarifier. Au Brésil, les clubs déjà renforcés par l’assouplissement des règles de propriété ces dernières années ont reçu un coup de pouce supplémentaire, ce qui pourrait s’avérer utile pour retenir les jeunes talents — ou pour obtenir un prix plus élevé de la part d’acheteurs plus riches à travers l’Atlantique.
Il y a un potentiel que l’argent gagné déforme les compétitions nationales. Les clubs gagnant de grosses sommes relatives est formidable pour eux, mais il y a un niveau d’incertitude autour de combien est trop ; si un club est capable de prendre ses gains de la Coupe du Monde des Clubs et de dominer chez lui, cela soulève la question de la santé de la distribution de l’argent aux nations de football moins riches.
Bien que l’accent ait été mis sur les prix, il est facile d’oublier que les clubs ont dû se rendre aux États-Unis pour concourir en premier lieu. Auckland City, battu 10-0 par le Bayern Munich mais également à égalité contre Boca Juniors, a dépensé une somme importante juste pour les frais de voyage, bien que leurs 4,6 millions de dollars de gains les aideront. Ils financeront également un nouveau terrain polyvalent qui servira aux écoles voisines dans leur pays d’origine, la Nouvelle-Zélande.
Les paiements de primes de Chelsea aux joueurs ne seront pas si vastes qu’ils engloutissent le montant considérable qu’ils ont empoché cet été, et ils seront plus qu’heureux de profiter des bénéfices financiers ainsi que des éloges, tels qu’ils soient, pour avoir remporté le tournoi. Le club de l’ouest londonien a récemment conclu un accord de règlement avec l’UEFA, dans le but d’améliorer les finances du club et de les aligner sur les réglementations de l’organe directeur européen. Plus de 100 millions de dollars de revenus supplémentaires ne feront pas de mal.
