Au revoir Argentine : La Coupe du Monde des Clubs manquera à vos fans, mais pas à votre football

Un Match Mémorable

Il restait 93 minutes à jouer. Un journaliste italien dans la tribune de presse du Lumen Field a cessé de suivre le match pour contempler les fans de River Plate en dessous de lui. Leur équipe était menée 2-0, sur le point de sortir de la Coupe du Monde des Clubs, mais cela ne se voyait pas. Encore et encore, à pleins poumons, ils réaffirmaient leur amour pour le club.

« C’est beau, merveilleux, » a déclaré le journaliste, secouant la tête. « Je n’ai jamais rien vu de tel. »

Un Tournant Chaotique

Quelques instants plus tard, le match prenait une tournure chaotique. River, qui avait besoin d’un miracle, a décidé de ne plus essayer et a plutôt opté pour une stratégie de terre brûlée. Gonzalo Montiel a été expulsé pour un geste de perte de contrôle. Pour être juste, cela aurait pu être n’importe lequel des six joueurs de River. Au coup de sifflet final, Marcos Acuña a tenté de poursuivre Denzel Dumfries dans les vestiaires. Beau ? Merveilleux ? Pas vraiment. C’était laid, indigne.

Un Bilan Amer

Et ici, sous forme de diorama soigné, se dressait le bilan final de cette Coupe du Monde des Clubs — pas seulement pour River, mais pour le contingent argentin en général. Ce tournoi va manquer aux fans. Ce que River et Boca Juniors ont montré sur le terrain — de longues périodes de désordre avec quelques éclats de football — sera vite oublié. Levons un dernier verre pour la route. Les fans de Boca ont particulièrement insufflé vie et vitalité à la première semaine de cette compétition, qui manquait un peu d’âme.

Un Pèlerinage de Masses

Sur la côte ouest des États-Unis, les supporters de River avaient été moins remarqués, leur présence atténuée par la géographie de Los Angeles. Ici à Seattle, cependant, on avait l’impression d’assister à un véritable pèlerinage de masse. Si c’est aussi proche d’une véritable ville de football que l’on puisse trouver aux États-Unis, les supporters de River en déplacement ont fait honneur à cela, transformant chaque scène de rue en un collage vivant de rouge et blanc.

Des Questions Restent

Il n’y a pas de honte à perdre contre l’Inter, surtout quand ils jouent aussi bien qu’ils l’ont fait ici, mais River rejoindra tout de même Boca dans l’avion de retour vers Buenos Aires demain matin. Des post-mortems parallèles s’annoncent. Pour Boca, la Coupe du Monde des Clubs a accentué un sentiment de dérive qui entoure le club depuis des mois, voire des années. Le président, Juan Roman Riquelme, sera sous un nouveau regard critique.

Un Changement de Pouvoir

Il est inévitable qu’il y aura aussi une réflexion sur ce que cela signifie pour l’Argentine. Le fait que les quatre équipes brésiliennes aient passé la phase de groupes ne manquera pas d’attirer l’attention des médias dans les deux pays. Ni River ni Boca ne peuvent vraiment se peindre comme des perdants malchanceux. Tout cela s’inscrit dans le récit plus large, celui qui raconte un changement de pouvoir dans le football sud-américain.

Conclusion

Les clubs brésiliens ont réduit l’écart entre l’Amérique du Sud et l’Europe. Boca et River, malgré tout le bruit et la fureur glorieux dans les tribunes, ont fait paraître cela comme un gouffre. Pourtant, il est difficile d’être trop abattu quand vous avez le trophée de la Coupe du Monde en votre possession.